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永恒的瞬间

发布者: 卢晓佳 | 发布时间: 2010-7-19 20:15| 查看数: 1515| 评论数: 0|

Andrej Pirrwitz, de petits instants d'éternité

  Des espaces abandonnés dans lesquels errent des figures improbables, tantôt transparentes, tantôt diaphanes, tantôt effacées. Qui s'en vont et viennent, parfois en se croisant. Qui sont là sans y être mais dont les silhouettes marquent la nudité brute de l'espace d'une trace le plus souvent colorée. A première vue, les photographies d'Andrej Pirrwitz s'offrent à voir comme l'expression visuelle du fait de révélation. Une façon quasi tautologique d'exercer son art. D'autant que le photographe multiplie à l'envoi les jeux de lumière : perspectives fuyantes qui s'abîment dans la profondeur du champ, angles acérés d'un rai qui pointe de l'imperceptible d'une ouverture, trous noirs que contredit l'éclat d'une fulgurance ou, au contraire, embus qui accaparent la surface jusqu'au bord d'un aveuglement.

  A propos de ses photographies, Andrej Pirrwitz parle de « tableaux ». Il est vrai que non seulement elles présentent nombre de qualités picturales mais elles témoignent d'un sens aigu de la mise en scène et réfèrent alors à ce mot comme il est employé au théâtre, au moment même où le rideau se lève et où le regard à neuf découvre la situation que celui-ci dévoile. A moins de les appréhender comme des arrêts sur images d'une petite bande film quand on les fait défiler à l'unité sur un écran pour mieux en scruter le détail. Dans l'un comme dans l'autre cas, simple question de flash dans la fulgurance d'un instant. D'un instant, de petits « d'éternité qui passe », comme le dirait Jean Giono.

  Il y va en effet de cette qualité-là chez Pirrwitz et ses images ne sont autres que l'enregistrement d'une temporalité suspendue, fixée sur la pellicule dans le continuum d'une seule et unique prise de vue. Une prise de vue qui prend son temps et qui permet à l'artiste d'y opérer tous les changements de situation souhaités. Ainsi il fait se déplacer les figures dans l'espace de sorte à ce qu'elles s'y dédoublent, l'image finale cumulant des temps différés selon un principe épiphanique qui lui confère son mystère. Telle procédure de travail souligne la dimension mémorable d'une démarche que renforce par la suite le passage du tirage argentique original au numérique. Une façon de mettre à distance le sujet photographié et l'objet photographique comme pour mieux acter la nature ontologique de la photographie dans ses rapports à la question de sa reproductibilité telle que l'a explicitée Walter Benjamin. Question d'aura, d'authenticité et de présence.

  Les lieux dans lesquels Andrej Pirrwitz travaille sont exclusivement des espaces clos. S'ils sont le plus souvent industriels, leur choix ne dépend toutefois d'aucune considération documentaire et l'artiste ne les retient qu'en fonction de leurs qualités plastiques propres, tant de lumières que de couleur. Il ne les arrange pas mais compose directement avec l'existant, les cadrant avec une rigueur toute géométrique que vient perturber l'appartition/disparition de ses figures, sinon de ces objets de nature morte qu'il introduit dans le champ de l'image pour en accentuer ponctuellement l'ordonnancement. L'art d'Andrej Pirrwitz est recquis par l'innomonable tant il est vrai que les scènes constituées n'appartiennent à aucune narration particulière, qu'elles sont autonomes et sans autre relation entre elles que leur analogie sérielle. Tant il est vrai aussi que ses figures – à l'exception de quelques-unes dont celles de la série des nus – ne sont pas reconnaissables. Pour le regardeur, du moins, car elles lui sont toutes familières et la façon dont il s'applique à en capter la silhouette lui permet de ne pas en perdre complètement l'identité. C'est dire si elles sont chargées d'affect et c'est pourquoi, paradoxalement, elles nous paraissent incarnées.

  Quelque chose de troublant est à l'œuvre dans les photographies d'Andrej Pirrwitz qui procède de leur nature hybride, du mélange – sinon de la superposition - des ordres matériel et temporel dont elles sont faites. Quelque chose qui aurait à voir avec le concept de palimpseste et qui appartiendrait à un monde autre, évanescent, rêvé, éphémère. Un monde en fuite – le mot revient dans le titre de certaines des séries du photographe – que ce dernier tente de retenir, de fixer dans l'infra mince de la matière photographique. Non sur le mode d'une quelconque nostalgie mais bien plutôt sur celui d'une expérimentation plastique prospective visant à faire image commune du temps, de l'espace et de l'inscription en leur sein de la figure humaine. Comme l'image d'une vanité contemporaine.

  安德里.彼赫威兹:永恒的瞬间

  被遗弃的空间,其间游荡着似幻似真的形象,时而透明,时而朦胧、时而模糊不清。它们来去穿梭,有时擦肩而过。它们在那里又不在那里,但清晰的轮廓经常以一道鲜明的色彩描出赤裸的空间。乍眼望去,安德里.彼赫威兹的摄影似乎提供我们启示的视觉表现。他以不断重复的手法进行艺术创作。摄影大师投出万千变化多端的光线:逐渐消逝的远景湮没在画面深处,棱角锋利的光线由难于察觉的出口射出,黑糊糊的洞口,与闪烁耀眼的光线相对立,或相反,黯淡的色调占据整个画面,扩展开来,形成黑压压的一片。

  安德里.彼赫威兹常把他的摄影比作绘画。其实他的摄影作品不仅有许多绘画特点,且鲜明地表达了〝演出〞一词的含义,表现这词在剧院里当幕徐徐升起、观众的目光重又投向舞台,发现刚才还被幕布遮挡的事物时那瞬间的涵义。在观赏一部电影时,我们常将画面暂停下来,以便详究其细节,同样,欲了解安德里的摄影作品,此法亦实用。无论在电影或者摄影里,这都是令人目眩的闪光的一刻。正如约翰.吉奥诺 (Jean Giono) 所言,一瞬间,〝已逝永恒〞短暂的一刻。

  安德里.彼赫威兹的摄影作品里的确有这种特点,他的影像只是暂停的时间纪录,是唯一、特殊的镜头被连续定格在胶片上。他从容取景拍摄,游刃有余,随心所欲,安排布置。因此,他摄制的影像在空间里蹀躞,一分为二,最后合并了延缓的时间,以耶稣显灵的方式赋影像以神秘感。这样一种工作程序凸显了令人难忘的创作步骤,更因摄影由黑房冲印到数码相机的发展历程,令人深深难忘。艺术家将摄影对象与摄影器材分开来,彷佛要在摄影及其可复制性的关系中,正如沃尔特.本杰明 (Walter Benjamin) 阐明的那样,更好地将摄影的本体论性质记录在案。这是气氛、真实及存在的问题。

  安德里.彼赫威兹摄影的场所常是封闭的空间。若说背景往往是工业区,这完全非出自选材的考虑,而只是根据它们本身造型的特点,无论是光影或色彩来选择。他没有对它们作任何安排,只是直接将现有的东西与其组合,以严格的几何原则将它们摄入镜头,再加入时隐时现的一些人体或静物,以突显出一丝不苟的构图布局。

  安德里.彼赫威兹的摄影艺术是无以名状的。确实,他作品中的构图场景不属任何表现手法。它们是独立的,当中只有系列类似的关系。他摄制的人体 —— 除裸体系列等一些作品外 —— 均无从辨认。但至少善于观察者,由以熟悉这些形象,以及努力解读这些形象的方法,便不至于完全辨认不出。这些形象虽极富情感,也因此反而十分真实。

  安德里.彼赫威兹的摄影作品中有某种令人不安的东西,这来自其作品的混杂性质,以及构成作品的物质和时间的混合。他的作品有某种隐迹纸本的性质,属于另一个世界,一个逐渐消失、梦幻、转瞬即逝的世界。一个逃遁的世界 —— 他的一些系列作品都以此为标题 —— 艺术家试图攫住这个世界,将它定格在胶片上。在这里,他并非抒发怀旧之情,而是对造型的探讨展望,欲将时、空、文字于人物形象的怀抱中融为一体。仿似现世虚幻的图画。

 

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